Nous étions donc amarrés à une bouée à la Grande Anse d’Arlet (l’implantation de bouées gratuites sur corps-morts permet de préserver les herbiers qui nourrissent les tortues de la baie).
Note pour les moins marins: La bouée était bien amarrée à un corps mort. Nous avons plongé et le béton qui le constituait ne donnait aucun signe de vie.
C’était l’occasion d’aller marcher un peu à terre. Nous v’la partis pour une petite rando vers l’anse Dufour et l’anse Noire en passant par-dessus le relief qui les sépare.
On avait pas vu la forêt depuis un moment. Celle-là est humide (surtout quand il pleut).
Dense, la forêt ! |
Les anses superbes. Une de sable blanc et l’autre de sable volcanique noir à quelques mètres de distance à vol d’oiseau.
On vous fera pas croire que l’eau était froide ;-) |
Ici, on répare les bateaux sur la plage autant que possible. On a eu l’occasion de voir un charpentier mettre une pièce de bois pour consolider un gommier. Les gommiers sont des sorte de pirogues creusées dans un unique tronc d’un arbre nommé… gommier.
Ca marche mieux quand on bouche les trous |
Le Marin : Notre première marina depuis Minelo
On avait pas fait de marina (de port, pour les non initiés) depuis notre départ de Mindelo vers Tarafal au Cap Vert. Ca nous manquait pas car on est mieux au mouillage ! Mais fallait bien voir quelqu’un pour régler notre problème de frigo car ça nous oblige à faire des courses et acheter de la glace presque chaque jour.
Le mouillage du Marin : On vous laisse compter les mâts |
Accueillis sur le ponton des loueurs entre des catas de 50 pieds et plus ! Notre Glloq a l’air tout petit mais il y a du passage et de la bonne humeur. Et ça recommence comme dans chaque marina : ‘C’est un Sun Legend ?’, ‘C’est solide, j’en ai eu plein en location’ ou ‘C’est rapide, un peu trop même. J’ai le même là bas au mouillage et je remonte juste du Brésil avec’. Et je vous passe les compliments qui font rougir Glloq quand on les invite monter à bord pour jeter un coup d’œil.
On a donc faire appel à Tilikum, le spécialiste du frigo au marin. Le bonhomme est super sympa mais supporte des journées un peu chargées. On a tout de même pu le voir le deuxième jour, le diagnostic est que la plaque du frigo est trop petite et pas très adaptée : Un évaporateur à changer ! Grrr ! Encore des sous non prévus à sortir !
On profite d’être à un ponton pour faire tout ce qu’on peut y faire. Démontage de la ferrure de hale-bas qui avait du jeu, Grand nettoyage, Visite de Christian et Annie (plus facile qu’au mouillage pour les non équilibristes), Changement de la bougie du hors-bord, etc…
De passage dans une petite épicerie pour y prendre de la glace et des accras, on rencontre deux gars très sympa qui font de la Yole (la martiniquaise à voile et pas la bretonne à rame). Puisqu’on est sympas (et oui !), Jacques est invité à faire un tour de Yole un de ces week-end. Reste à être au Marin un samedi lors de leur entrainement.
Mouillage de Sainte Anne
Vendredi matin, on quitte le Marin après avoir fait les pleins. Pas beaucoup de plein en fait car on avait déjà fait le complément lors de notre passage à Fort de France (200 litres d'eau et 30 litres de Gasoil consommés depuis Mindelo au Cap Vert).
Direction la grande plage de Sainte Anne juste à la sortie du cul-de-sac du Marin (c'est-à-dire près d’une heure de route ;-). C’est pas encore l’aventure mais on a pas eu le temps de voir notre programme ensemble alors, on fait une ‘pause organisation’.
Trouvez Glloq ! |
Glloq à peine mouillé dans ce mouillage géant de Sainte Anne (quelques 200 bateaux devant la plage et la ville), on lit nos mails. Et là, surprise ! On a des amis qui nous disent être à Sainte Anne pour 6 mois !! C'est comme dans les films !
Ils sont une famille avec 4 enfants, partis à pied du Sud-Ouest de la France pour un tour du monde sans date de fin et avec pour seuls bagages des bonnes chaussures et ce qu'ils sont capables de porter. Courageux ! Jacques les avait rencontré lors du stage 'Grand Frais' avec l'école de voile Yakapartir à La Rochelle (que nous recommandons chaudement au passage).
Ti Glloq discute avec ses potes à Sainte Anne |
Du coup, on est resté une nuit de plus à Sainte Anne pour pouvoir passer un après-midi ensemble. Belle ambiance avec 4 gamins qui sautent partout sur Glloq, puis dans l'eau, puis remontent sur Ti-Glloq, sur Glloq et recommencent la ronde pendant des heures. Un bon après-midi pour ces petits pirates et pour nous aussi. Malheureusement, Fred -le père de famille- n'a pas pu se joindre à nous du fait de contraintes de boulot (boulot qu'il a trouvé en une semaine après leur arrivée ! Chapeau !).
En route vers la côte au vent et la Caravelle
Comme vous l’avez surement compris : Ici, il y a les alizées 6 mois par an qui viennent du nord-est (du ‘nordet’ comme on dit dans un pays où on mange des crêpes).
Il y a donc une côte très abritée des vagues de l’Atlantique et de ses vents assez forts : ‘La côte sous le vent’ où on navigue depuis presque 3 semaines. Et une côte qui prend les vagues de l’Atlantique et les alizées en pleine forme : ‘La côte au vent’. C’est celle qu’on va voir. Elle est beaucoup plus découpée. Les quelques mouillages abrités le sont derrière des bancs de roches à fleur d’eau qui font déferler la houle. La navigation ressemble plus à celle dans la baie de Saint Malo qu’à celle dans la baie de la Baule.
A votre avis, le vent souffle dans quel sens ? |
Départ assez tôt de Sainte Anne en direction de la côte au vent de la Martinique. La météo est très clémente avec une dizaine de nœuds de vent et c'est le bonheur de naviguer pour visiter et pas pour la chasse aux artisans ou aux pièces détachées.
La pointe Sud de la Martinique |
Quelques heures au prés puis au portant à la vitesse de l’éclair et on va mouiller dans la baie de Sans Soucis après avoir passé ‘la passe’ entre les rochers tels le capitaine Cook.
On mouille. Mais on se trouve un peu près des roches affleurantes du fond de la baie et ça remue un peu. Du coup, on se déplace et on re-mouille (on re-jette l’ancre).
Enfin prêts pour l’apéro ! Et c’est à ce moment que des locaux sympas viennent nous voir en jet-ski pour nous dire que ça devrait pas mal bouger cette nuit.
Il faut toujours écouter l’autochtone ! Alors, on remonte trois anses plus au nord et on re-re-mouille à l’abri de l’ilot Frégate. Un très bon conseil, car le mouillage est top et on vous écrit dans le calme le plus serein : Tous seuls dans une énorme baie lisse comme un lac, 30°C à la tombée de la nuit et avec le doux bruit des déferlantes sur la caye (la barrière de corail qui arrête les vagues).
En plus, on est à quelques mètres des fameux ‘fonds blancs’, où on se baigne en pleine mer avec de l’eau à la taille. On va peut-être y faire un saut rapide.
Sec et venté, surtout à midi ! |
On prolonge donc d’une nuit supplémentaire dans ce calme serein au milieu de la nature avant de repartir demain vers le nord. Car on a décidé de continuer le tour de la Martinique en passant près de la Caravelle, ses falaises et ses plages de sables.
Prochaine arrêt : Saint Pierre au pied de la montagne pelée si on maintient le programme !