Glloq est de retour en France d’outremer à Marie-Galante depuis
Portsmouth à la Dominique. Ici, c’est la Guadeloupe… mais pas tout à fait quand
même ! C’est une île qui est rattachée à l’île, quoi !
Marie-Galante est l’île à sucre par excellence. On y produit
de la cane à sucre sur presque toute sa surface et on en fait du rhum dans ses
3 distilleries (dont le fameux Père Labat qu’on produit ici).
Le point commun de ces trois rhums de Marie-Galante :
59° d’alcool ! ‘Faut quand même admettre : c'est plutôt une boisson
d'homme’ comme on dit dans les Tontons Flingueurs… même si elle est aussi
appréciée par les femmes.
Arrivée dans l’après-midi sous des grains très humides et un
vent très faible (pour les derniers 5 milles), on mouille Glloq dans la baie de
Saint Louis et on réserve une voiture pour la journée. Vu ce qu'il pleuvait
sous les grains, le scooter nous semblait osé (en plus c’est seulement 5 euros
de moins qu’une micro voiture avec quelques bosses).
Le lendemain départ aux aurores vers une première
distillerie avant l’arrivée du premier ferry de La Guadeloupe.
On commence tôt ! Mais en métropole, la journée est
déjà bien avancée. Alors, on profite d’être en France et de pouvoir téléphoner
à un prix acceptable pour passer quelques coups de fils. On doit en particulier
trouver une nouvelle nounou à nos plantes et notre poisson. L’actuelle repart
au soleil ;-)
L’office du Tourisme de Saint Louis nous avait indiqué les
principaux points à voir. L’île est petite et en quelques kilomètres, on peut
la traverser en peu de temps (un bon quart d’heure). On se retrouve donc à
butiner ça et là en passant par les chemins de campagne. La saison de la
récolte de la canne a commencé et il y en a des monceaux partout.
De la cane partout et quelques bœufs pour la porter au moulin |
Les nombreux moulins à vent ne servent plus car la cane est maintenant pressée directement à la distillerie.
Lors de notre visite de Marie Galante, on passe à l’habitation Murat, qui porte encore les vestiges des fastes des plantations à l’époque des riches planteurs de cannes.
Le mouillage est rouleur (Glloq se balance) et on est assez content de partir vers la Guadeloupe.
On fait le grand tour des Saintes en partant et on passe devant les mouillages sympas et bien abrités qu’on avait aussi repérés mais qui ne donnent pas accès facilement à la seule ville des Saintes.
On passe tranquillement notre journée à Deshaie à faire quelques courses, peut-être une rando et nos formalités de sortie de France. Et demain c’est le départ pour Antigua et son célèbre English Harbour (qui pouvait abriter toute la flotte de Nelson !).
Les bœufs ont aussi été remplacés |
Les deux distilleries que l’on va voir (sur les trois) sont
en fonctionnement. On aura pas vu la distillerie Poisson qui fait le Père Labat
mais bon… à chaque distillerie sa dégustation… alors ’faut pas exagérer’ !
Si on parle un peu de technique de fabrication du rhum pour
les amateurs (amateurs de technique pas amateur de rhum !) : Pour
faire du rhum, on fait fermenter du jus de canne à sucre tout juste pressé avec
des levures ajoutées. Après 30 heures (seulement ! contre des semaines
pour la bière ou le whisky), on fait couler le jus alcoolisé dans une colonne
de distillation alimentée en vapeur et on obtient, en flux continu, du rhum à
70 degrés. Ca a l’air simple et, à voir la rusticité des distilleries, ça doit
l’être ! Certaines font des originalités : Par exemple, Bielle a deux
alambics pour obtenir des rhums distillés par alambics.
On fait ensuite vieillir le rhum dans des fûts en chêne pour
la finition. Selon la durée, on obtient du rhum paille (3 ans), vieux (6 ans)
ou très vieux.
Certaines rhumeries se lancent dans des finitions plus
originales. Par exemple, Bielle dans des fûts de ‘grands vins français’ ou
l’Habitation Saint Etienne en Martinique dans des fûts de Cherry ou de
Sauternes. Jacques a gouté un rhum de Bielle fini en fût de vin mais n’est pas
très convaincu.
Du jus fermenté au rhum, il n’y a qu’une colonne de distillation ! |
Lors de notre visite de Marie Galante, on passe à l’habitation Murat, qui porte encore les vestiges des fastes des plantations à l’époque des riches planteurs de cannes.
On imagine les robes à crinoline… et les esclaves |
Un bon resto (merci l’internet et TripAdvisor) le midi, un
petit coup de plage, encore du téléphone, un tour vers le nord de l’ile et
c’est déjà le soir !
La journée était super ! On a eu l’impression de flâner
sur l’ile ! Les gens sont courtois, pas trop de circulation, pas d’attente
sur les lieux de visite (et pas de ticket à prendre en général). On rend la
voiture avec ce sentiment de liberté bien sympathique qu’a le randonneur à pied
dans la montagne. Et en plus, il n’aura pas plu de la journée !
Le lendemain, on part vers les Saintes. Nous v’la à naviguer
vent arrière. On aurait presque oublié comment qu’on fait !
De l’apparence sauvage de Marie Galante, on passe au modèle
structuré de l’ile principale des Saintes, Terre de Haut. Ici, le touriste est
guidé : Obligés de prendre une bouée de corps-mort (si on veut pouvoir
atteindre la ville en moins d’une heure à pied), tout est soigneusement fléché,
l’accueil des charters venus de la Guadeloupe est très organisé et les voitures
de golf ou scooters de location pullulent sur les chemins. Tout est bien
propret et on a même un peu l’impression de parcourir le village de la série
‘le Prisonnier’ s’il avait été intégré à un parc Disney. Bon… on dit du mal…
mais les commerces alternent entre restaurant et boutique de fringues et
maillots de bains. On a tout de même trouvé une épicerie et même pu acheter du
parmesan ! Quel luxe !
Fait pas beau… mais 5 minutes plus tard, on prenait une douche genre ‘Tahiti douche’ |
On grimpera le matin jusqu’au fort Napoléon pour une petite
visite sympa et une belle vue sur l’archipel. Il fait face au fort Joséphine de
l’îlot Cabri. Du vrai romantisme militaire !
Le mouillage bien ordonné des Saintes depuis le fort Napoléon ! |
Le mouillage est rouleur (Glloq se balance) et on est assez content de partir vers la Guadeloupe.
On fait le grand tour des Saintes en partant et on passe devant les mouillages sympas et bien abrités qu’on avait aussi repérés mais qui ne donnent pas accès facilement à la seule ville des Saintes.
La nav est tranquille. Les alizée sont plutôt faibles en ce
moment et on profite du vent thermique (créé par le relief du volcan) pour
remonter la Guadeloupe. Et oui ! On aura navigué par vent d’ouest dans les
alizée du sud-est ! Va comprendre ;-)
On s’abrite du soleil avec nos différents tauds de fortune
amarrés avec autant d’ingéniosité que le permet nos changements de
configuration de voiles ! Et vu le prix qu’ils vendent les ‘vrais’, ce
sera pour un autre périple !
La version totale à base de bâche renforcée de sangles |
La version ‘côté’ à base de plaid pour le soleil bas |
La version ‘dessus’ pour le soleil haut |
On fait toute la route à la voile (seulement 15 milles), ce
qui était inespéré ! On mouille dans l’Anse La Barque. Joli mais
étroite ! Pour l’anecdote, on se fait griller la dernière place pour
mouiller au fond de la baie par un catamaran qui se précipite, moteur à fond,
en voyant qu’on affale pour rentrer dans la baie. Mais on est zen et on
mouillera à l’entrée de la baie, plus à l’extérieur ! Plutôt que
s’entasser et risquer de voir les bateaux se frotter pendant la nuit, autant
mouiller plus loin et avoir le sommeil tranquille.
Route vers Deshaies au nord de la Guadeloupe. Une toute
petite étape de 12 milles (20 km). Au bout d’une heure de route, le vent du
thermique s’arrête. On met le moteur et on en profite pour se faire un
sandwich. Mais tout à coup, du vent revient ! En plein sandwich, on
redéroule le génois et on reprend la route. Un bateau assez proche et au même
niveau avançait au moteur et déroule aussi son génois. Ca finira en régate
amicale jusqu’à Deshaies. On avait reconnu ce bateau que l’on voit de loin
depuis un moment (à Grenade, à Saint Vincent, à Sainte Lucie puis en
Martinique). Il s’appelle Yallingup (mais nous on l’appelait ‘Tout rond’ à
cause de ses formes !). Yallingup arrivera avec une courte tête d’avance
malgré son gennaker et nous échangerons les photos prises des bateaux autour
d’une bière.
Yallingup part aujourd’hui vers Antigua et nous
demain ! Pas de régate en perspective : C’est Gaëlle qui va être
contente de pas régler les voiles toutes les 5 minutes sur un bateau qui penche
vraiement trop ;-)
Glloq court après Yallingup (Merci pour la photo) |
On passe tranquillement notre journée à Deshaie à faire quelques courses, peut-être une rando et nos formalités de sortie de France. Et demain c’est le départ pour Antigua et son célèbre English Harbour (qui pouvait abriter toute la flotte de Nelson !).