dimanche 5 avril 2015

Du luxe dans le désert

Nous voici arrivés à Antigua (à une trentaine de miles au nord de la Guadeloupe).



Antigua est une île très british, peu habitée et mais qui regroupe un nombre très impressionnant de passionnés de voile. Il s’y déroule d’ailleurs des régates mondialement célèbres pendant la Classic Week ou l’Antigua Sailing Week.
Ces passionnés, en général, ont les moyens de naviguer sur des yachts classiques datant d’un siècle et demi ou sur des bêtes de courses de 40 ou 50 mètres. Bien sur, si vous préférez quelque chose avec moins de cordages à repérer, Antigua peut accueillir votre méga yacht à moteur.

A Antigua, on trouve de tout :

Classique ou Moderne
Sport ou confort
Luxe ou Voyage
… et même des jouets de régate

Et on peut avoir tout à la fois :

Un classique assez moderne, luxueux pour la régate sportive !

Tout ça pour dire qu’il n’y a pas beaucoup de surface civilisée dans cette ile aride mais qu’elle est entièrement tournée vers la riche plaisance.

English Harbour est un port très abrité. Il est capable de protéger les bateaux des cyclones. En plus, l’entrée forme des méandres et il est impossible, en passant au large, de repérer ses bateaux. C’est pourquoi ce port a été le repère de la perfide Albion pendant les guerres aux Caraïbes. Nelson et l’amiral Rodney y planquaient leur flotte avant de fondre sur les français avec plus ou moins de succès. Ils nous ont quand même pris ‘Ville de Paris’, fleuron de la flotte de l’amiral de Grasse !

L’intérieur historique d’English Harbour – le Nelson Dockyard - est devenu un lieu à mi-chemin entre musée à ciel ouvert et petit port de luxe (du type Saint-Tropez l’été). Son entrée est même payante !

Le Nelson’s dockyard : Le port historique très british

Mais attention, les anglais chassent encore les français ! Gaffe à Glloq !
En souvenir des courses et des batailles entre ennemis héréditaires, les anglais qui ne manquent pas d’humour organisent chaque 31 décembre une course : la Nelson Pursuit. Un premier bateau portant un pavillon français part en direction de la Guadeloupe avec un peu d’avance, et tous les anglais se lancent à sa poursuite. Le fascicule dit qu’à ce jour le ‘français’ a toujours été battu.

On se contentera d’un petit tour dans English Harbour à notre arrivée. Pas de trace de Nelson ni de sa flotte. Par contre le mouillage est assez dense à l’entrée et de mauvaise tenue au fond, dans la vase. On va donc mouiller dans la baie de Falmoth Harbour, juste à côté.
Les bateaux amarrés aux pontons sont encore plus gros et plus luxueux !
Les bateaux dont le mât est plus proche de la taille d’un réémetteur radio que d’un mât de voilier ‘normal’, mettent un feu rouge en tête de mât pour se signaler aux avions (véridique !). De notre mouillage de Falmouth Harbour, c’est une nuée de point rouge qu’on observe ! Peut-être une vingtaine ou une trentaine. On pense avoir trouvé le nid des énormes bateaux qu’on croisait ponctuellement !

Jolie brochette !

Assez vu d’anglais à bout portant, on part en pays désert ! Direction Green Island, une petite île et ses mouillages tranquilles à l’est d’Antigua. Il nous faudra tirer quelques bords pour remonter contre l’alizée mais Glloq aime bien ça et il n’est pas question de mettre au moteur quand il y a du vent alors qu’on est dans une Mecque de la voile et que les anglais nous voient !
Le mouillage est si tranquille qu’on y restera trois nuits à se reposer et à visiter les poissons de temps en temps.

Un hôte pour l’anniversaire Jacques : Un colibri de passage. Un verre d’eau et quelques miettes de pain mais, puisqu’il insistait, on lui a mis son couvert avec son bout d’omelette et sa feuille de salade ! C’est peut-être d’avoir un peu trop bu de rosé dans le verre de Jacques qui nous a valu son attachement.

Un copain attachant… voir collant !
On prend l’apéro ensemble …
Puis on lui met son couvert !

En tout cas, quand on est reparti, il était beaucoup plus en forme que lors de son arrivée et on était plus intime puisqu’il venait même picorer nos tartines à l’intérieur de Glloq !

Un troisième convive au petit déj ! Jus d’orange …
… puis tartine beurrée !

Notre colibri n’aura pas gouté la bière d’Antigua, lui !!

En tout cas, pendant ce temps, certains organisent sur la plage une chasse au trésor à partir d’un petit yacht qui semble dédié à cette fête (drapeau de pirate, toutes sortes de jouets, etc…). Avis aux parents qui veulent marquer un anniversaire : Louez un yacht de 70 mètres à Antigua et faites organiser une chasse au trésor sur une île déserte ;-)

Les pirates ont trouvé le trésor !
… mais leur base a l’air plus confortable que la taverne de l’île de la tortue !

On y retrouve le lendemain nos trois amis de Yallingup et c’est l’occasion d’un apéro sur la plage autour d’un feu avec Ti Punch, maïs et saucisse grillées. Une super soirée de vrais robinsons !

On se réchauffe… car il fait que 25°C

Mais on va pas rester toute notre vie dans un mouillage de rêve comme celui-là, il y en a certainement d’encore mieux à trouver !
Alors route vers Barbuda avec Yallingup ! On se coordonne par VHF et on décide d’aller sur Spanish Point, le mouillage à la pointe sud-est de Barbuda. Comme d'habitude, l'emplacement trés précis sur Google Maps est visible en cliquant sur la carte à droite du blog.
Après une navigation un peu inconfortable dans une mer courte, on arrive à Cocoa Point qui porte un bel hôtel et a privatisé sa plage pour ses riches clients. On leur laisse donc mais c’est par ici qu’on rentre dans le grand slalom au milieu des patates de corail pour atteindre Spanish Point. Et là… on arrive dans le turquoise ! Un grand espace de sable derrière la barrière de corail, une eau turquoise à perte de vue limpide comme une piscine ! C’est grandiose !

Ca donne envie de plonger, non ?
Ti Glloq regarde son ombre !

L’après-midi, on va dire un petit bonjour aux poissons autour d’une patate de corail à proximité de Glloq. La visibilité est incroyable et les coraux en super état. On y retournera le lendemain autour d’autres patates de corail.



On est quatre bateaux au mouillage. Ca va ! C’est pas trop encombré !

Le soir, c’est pas laid non plus

Si « Antigua et Barbuda » semble vous plaire, sachez que vous pouvez devenir citoyen d’Antigua si… vous faites un chèque de 250000 dollars US ! Avis aux amateurs ! (et à ce prix là, contre un petit pourcentage, on peut aider à la transaction ;-)

Nos amis du bateau NYEnergy qui devait nous retrouver à Antigua ont été retardés par un problème d’annexe percée ! Eux se promènent sans date limite dans le coin (vive la retraite !). On ne s’est pas vu depuis début février et on espérait se revoir à cette occasion mais ce sera plutôt vers Saint Barth… inch Allah. A propos de NYEnergy, si vous voulez voir ces stars, il vous suffit d’ouvrir le numéro de Voiles&Voiliers d’avril, leurs photos sont en bonne place.

En route vers la côte ouest de Barbuda et le mouillage de Low Bay !

Yallingup posé dans l’aquarium !

Pendant le slalom dans le corail pour ressortir de Spanish Point, Yallingup qui nous précède d’une demi-heure nous appelle par VHF : ‘Surveillez ! Il y a des dauphins !’.
Et les voila qui croisent Glloq sans trop prendre le temps de jouer avec.
On est super content ! Youpi ! Enfin nos premiers dauphins des Caraïbes ! On désespérait ! Car il faut vous dire qu’on est peut-être le seul bateau à avoir croisé pendant plusieurs mois dans les caraïbes sans avoir vu un seul dauphin ! Pas un seul depuis qu’on a traversé l’océan. Y en avait plus en Bretagne !

Nos premiers dauphins des caraïbes !

On contourne l’île pour arriver le midi à Low Bay.

Photo certifiée sans retouche !!

10 km de plage de sable fin sans personne à part une dizaine de bateaux répartis sur ces 10 km et un tout petit hôtel à la pointe nord (à 1000 dollars la journée seulement) !

Notre plage déserte
10 km sans personne !

L’après-midi, on décide d’aller visiter Codrington. C’est la seule ville de l’île et elle porte la majeure partie de ses 1500 habitants. Elle est presqu’au centre de l’île mais reste très accessible par voie d’eau car elle est juste de l’autre côté d’un lagon qui constitue une grande partie de Barbuda.
On est mouillé face à l’endroit où la bande de sable entre la mer et le lagon est la plus fine (et c’est pas tout à fait un hasard !). On a juste à débarquer avec Ti Glloq sur la plage au milieu des rouleaux et à le porter à 100m de là dans le lagon. On s’entraide pour le portage avec les Yallingup et voila Ti Glloq parti pour une navigation presque hauturière de deux fois 3 km aller/retour ! Elle avait jamais fait tant de route d’une traite, notre brave annexe, mais elle s’en tire fièrement ! Il faut avouer que l’aller face au vent et au clapot est assez humide et qu’après une demi-heure d’effort le moteur hors-bord semble s’essouffler un peu. Le retour poussé par le vent sera plus tranquille.

Codrington est une ville étalée sur le sable de cette île qui culmine à 59m (du pur coralien, fini les volcans !). C’est très très calme ! On croise quelques habitants, des gamins, une église, une épicerie et deux bars… Les gens semblent sympas. On essaie de nous extorquer 10 dollars US pour une connexion Wifi qui baissera plus tard à 10 dollars caraïbe (3 euros)… mais qu’on ne prendra pas. Y en a surement du gratuit à St Barth.
Rien que du bien normal finalement !

L’église de Codrington, la ville de Barbuda

Retour à notre plage paradisiaque de Low Bay. 10 km pour nous tout seuls ! Juste le bruit de quelques hélicoptères qui portent leurs riches clients vers l’hôtel à $1000 par personne et par journée privatisé pour une réunion de famille.

Nos deux équipages prennent possession de la plage


C’est le 1er avril ! Gaëlle a un poisson dans le dos : Pour une fois, la pêche sera bonne !
Gaëlle a pêché un poisson d’avril !

Mais bon ! Faudrait voir à pas s’endormir sous les cocotiers quand même ! Quoi que…
On part vers St Barth (du nom du frère de Christophe C.) et ses milliardaires (encore !). Une bonne dizaine d’heures de voile : On les fera la nuit, comme ça on est sur d’arriver de jour, quitte à ralentir !

On va laisser nos copains de Yallingup alias Tout-rond, faire sa route vers la République Dominicaine puis Cuba avant de retraverser vers la méditerranée. Finis les apéros à tour de rôle, les discutions et les plaisanteries ! Ce sera pour plus tard !

Départ au crépuscule et arrivée à l’aube. On passe doucement devant Gustavia, sous le vent de l’île, pour aller mouiller dans l’anse Colombier au nord.

Lever de soleil sur Saint Barth

La navigation était tranquille dans 10 à 15 nœuds de vent même si on a un peu perdu l’habitude de dormir en navigation.
Cet endroit est bien abrité même si la plage est un peu ‘active’. L’essentiel : c’est un parc national et les jets-skis sont interdits ! Ouf !

Après un énorme petit déj et une bonne sieste, on va visiter à pied le nord de Saint Barth. Les gens sont sympathiques et accueillants, les tortues omniprésentes sur terre comme dans l’eau.

Y a du cactus à Saint Barth
La jolie baie des flamands

Un tour sous l’eau va nous montrer qu’ici aussi l’eau est limpide. On voit à quelques dizaines de mètres et on repère de loin les tortues et les barracudas !
Du coup, on voit aussi toutes les algues qui commencent à recouvrir la carène de GLLOQ, va falloir lui faire une toilette à la brosse avant de repartir !

On trouve aussi d’énormes blocs de granit tout ronds et non plus des roches volcaniques taillées à la serpe. Aux Iles Vierges, dans quelques semaines, ça devrait être encore plus impressionnant ! On vous montrera ! Mais en attendant on espère bien plonger à l’île de Saba !

2 commentaires:

  1. Coucou les marins,
    Super reportage, continuez de profiter
    Bisous

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  2. Isabelle Malgérard11 avril 2015 à 18:59

    Bonjour vous 2, un moment que je ne vous ai pas laissé un p'tit com. Ouahhhh super encore tout ce récit, de splendides photos, on vous rejoindrait bien tient !!!! Et j'adore particulièrement vos petites vidéos bien sympas, ça fait plaisir de vous voir. Gros bisoussss les explorateurs. On attend le prochain reportage ;)

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