lundi 23 février 2015

Grenada - Happy Independence

Il y a quelques jours, c’était la fête de l’indépendance à Grenade (déjà 41 ans). Il y a des banderoles aux couleurs du drapeau partout dans les rues, les commerces, les maisons.

Joyeux anniversaire Grenada

Grenade est surnommée ‘Spice Island’. On y produit un tiers de la noix de muscade mondiale !  Une jolie île assez grande pour la région : 100 000 habitants sur 133 square miles soit 340 km². Et oui ici, comme sur la perfide Albion, on convertit tout le temps : les longueurs en pieds et en yards, les volumes en galons (US ou UK selon le cas !), les poids en livres ! On en serait au point de même comprendre si les anglais avaient des journées de 17 heures au lieu de 24 !!

On était mouillé à St George’s, la capitale. Le mouillage est un peu rouleur et assez loin du centre mais on accède direct en centre ville avec Ti Glloq. C’est plutôt pratique pour visiter la ville.

The Carenage : Un joli basin dans la ville de St George’s

St George’s a encore des bâtisses à l’architecture coloniale avec de jolis balcons ornés de fers forgés.
On se promène dans la ville, tout en montées et en descentes.

Mieux que les rues de San Fransico ?

Comme souvent aux Antilles, l’uniforme est de mise à l’école

Les écolières se creusent pas la tête tous les matins devant leur garde-robes… à part pour les chaussures !

Les gens sont sympas et nous orientent facilement même si il faut s’expliquer longuement pour trouver un restaurant ‘normal’ (i.e. qui ne vend pas hors de prix un service destiné aux américains des paquebots et qu’on ne recherche pas !). On mangera finalement très bien et tranquille dans un self couleur locale au dessus d’un supermarché.
Concernant l’exploration gastronomique, on a pas encore trouvé le ‘Oil down’, la spécialité de Grenade. Mais le séjour n’est pas fini et la chasse continue !

On fait quelques courses, rien de bien notable ! Ah si ! Ici, le rhum blanc fait 69° !!

Le rhum local… à 69%
C’est le standard et on a du mal à trouver du rhum à un degré inférieur. On a pas encore goûté… on espère que ça rend pas aveugle ;-)


Bon, ça bouge un peu trop au mouillage à Saint George’s pour notre petit confort ! Route vers le sud et sa côte découpée par des sortes de rias. On va à ‘L’anse aux Epines’ se cacher derrière les collines. Glloq peut faire un peu de près (allure vers le vent) pour se dégourdir ! Ca change du portant mais c’est que le début car il va certainement en faire pas mal en remontant vers le nord des Antilles.
On prend un corps-mort (une bouée) pour pouvoir se balader en toute quiétude. En plus, on a accès aux douches de la marina.
Et dès le lendemain matin, c’est le départ vers la ‘Grand Etang Forest Reserve’. Les français ont laissés plein de noms lors de leur passage à Grenade mais il faudra un jour qu’on nous explique pourquoi les locaux ne comprennent pas quand on dit en français ‘Grand étang’ ou ‘l’anse aux épines’ !!
Une heure marche, un coup de bus local vers Saint George’s puis vers un autre vers Grand Etang ! C’est simple et sympa. Les bus sont des mini vans privés avec des tarifs fixes (2,5$ EC par trajet soit moins d’1 euro) qui circulent sur des lignes bien définies. Pour chaque bus, un chauffeur et un rabatteur. Le chauffeur peut se concentrer sur sa conduite pendant que le rabatteur gère la caisse mais surtout scrute, appelle, fait signe à tous les passants susceptibles de monter dans son bus. Rien à faire pour prendre le bus : Juste à être là ! A notre retour de rando, un bus fera 200m de marche arrière pour nous attraper avant de redescendre sur St George’s.

On passe à l’accueil du parc pour en ressortir deux minutes après l’indication du départ du sentier vers la Mount Qua Qua et une estimation de temps (3 heures A/R).
Nous voila partis vers le Mount Qua Qua (prononcer Quoua Quoua pour ceux qui l’auraient lu autrement ;-) !

La balade est sympa : Ca grimpe sur un sol de glaise pas trop glissant jusqu’au sommet du Mount Qua Qua. A l’arrivée, une super vue sur les deux côtes de l’île nous attend pour le casse-croûte.

Vue du Mount Qua Qua

On est allé plus vite que prévu et en redescendant, on se dit qu’on pourrait se faire un petit supplément et prendre la bifurcation vers les chutes Annandale, si le chemin est aussi simple que l’autre, ça nous rallonge raisonnablement de quelques kilomètres. Le chemin parcours la forêt en descendant au milieu des balisiers et d’autres herbes géantes. Un balisage apparaît avec des rubans roses au fur et à mesure que la trace du sentier se réduit.


Le sentier est encore visible
Et là, beaucoup moins et beaucoup plus humide !

L’endroit est superbe et sauvage. C’est pentu et ça glisse ! Une partie des descentes se fait en s’accrochant à des bananiers ou des balisiers couchés sur la pente. On apprendra en arrivant qu’ils ont certainement été couchés par le dernier groupe passé sur la piste, 3 jours plus tôt.
De plus en plus fréquemment, on se demande si on est sur la bonne route car les rubans roses s’espacent et la piste se mélange avec les traces des animaux et les ornières formées par le ruissellement. Arrivés à la rivière, la conclusion est sans appel : On est plus sur la piste de rando mais bien dans un lit de rivière et les seuls sentiers sont ceux créés par les sangliers. Vue la pente de la descente, pas question de remonter… alors on descend ! De toute façon, on est dans le bon sens (merci au GPS de rando qui nous permettait d’estimer notre direction et notre position par rapport au départ et au parcours).

On finira par apercevoir une heure plus tard des signes de civilisation : une baraque en fer puis une piste forestière ! La vie est finalement bien simple ! Il nous restait presque 2 heures avant le coucher du soleil. Une nuit en forêt, ça aurait pu être sympa ;-)
Une demi-heure de marche, une demi-heure de tchatche avec un rasta qui joue de la guitare et vend des fruits aux touristes venus voir la chute, puis un bus nous attrape pour redescendre à St George’s. Rassasiés par les fruits que nous a offerts notre ami rasta pendant que nous causions, on s’affale dans le bus pour le trajet du retour.

Retour à Glloq et visite de bretons de Vannes en route depuis 10 ans que nous avons croisés le matin même. Un apéro sympa à bord à parler de bateaux, de navigation et de tourisme.

Tôt le lendemain, on fait les pleins : quelques 300 litres d’eau (dont 150 dans notre vache à eau toute neuve), 70 litres de gasoil et 10 litres d’essence. Nous voilà pourvus pour les mois qui viennent !
On est prêt pour un petit saut vers un nouveau mouillage à quelques miles, juste sous le vent de Hog Island.
Ici, plus de plages mais de la mangrove autour de nous. Plus de marina et du grand calme… mais pas d’accès à la route et à la civilisation.

Amarrés à la mangrove depuis le dernier cyclone ?

Le soleil vient de se lever sur Hog Island

Un petit rythme de tribu isolée est bien en place sur ce mouillage. Les navigateurs semblent se retrouver sur la plage chaque jour par nationalité et à heure fixe. Ca fait marcher les ventes du ‘Roger Bar’, une cabane abritant quelques glacières sur les quelques mètres de plage encastrés dans la mangrove. On a pas vu Roger quand on y est passé !

Après deux nuits, on repart à la fraîche pour un dernier mouillage dans le sud de Grenade. Un trou à cyclone nommé Port Egmont. On y accède par une passe assez étroite en chicane et on arrive dans un bassin d’un kilomètre de diamètre et 7 mètres de fond. Il est encastré entre de hautes collines terminées par de la mangrove et sert en particulier à mettre les bateaux en sécurité lors des alertes cycloniques.
On y est presque seuls ! Un grand ketch est mouillé au centre (depuis longtemps au vu des algues sur sa chaîne) avec un voilier à couple et quelques bateaux de locaux sont sur des petits pontons personnels. Des grandes villas surplombent cette baie.
On vous a fait une vue à 360 degrés même si la qualité est pas top, ça donne une idée de la tranquilité du lieu.

Vue sur 360° de Port Egmont : La sortie est sur la gauche de la photo

On y passe un dimanche de pleine sérénité à bouquiner, faire à manger et entretenir Glloq (de l’huile sur le teck, resserrer sa courroie, faire un peu de matelotage,…) dérangés seulement par quelques aboiements ou le cuicui des oiseaux.

On n’ira pas plus sud et demain, on entame la remontée vers le nord des Antilles - en particulier la Dominique - toujours en faisant des petites escales.
On devrait pouvoir plonger demain sur le Parc de Sculptures Sous-marines de Grenade. Ca devrait être rigolo !


On envoie des articles en rafale en moment ! On sera surement obligé de ralentir car on profite de notre investissement dans une clé 3G pour une semaine... qui se finit bientôt !

A bientôt pour de nouvelles aventures ! 

samedi 21 février 2015

Des images qui bougent ;-)

Les dieux de l’Internet étaient avec nous hier. On a pu charger un peu de vidéo.

Alors voila quelques images des Tobago Cays. 
Peu de lecture mais des images qui bougent ! 

On vous montre pas les dessous de Glloq, il est pudique ! Mais voilà quand même quelques petites bêtes sympas qui nageaient avec nous : 


Et deux minutes de vue panoramique du haut de l’île de Petit Bateau après notre petite grimpette de quelques mètres. 


A bientôt pour vous raconter la visite de Grenade ! 

vendredi 20 février 2015

Entre bleu et turquoise...

Voici quelques nouvelles du sud des petites Antilles où Glloq se fait dorer la carène (sans succès car elle reste blanche !).

On est maintenant à Grenade mais on a parcouru les Grenadines du nord au sud pendant une semaine. Les couleurs sont superbes et l’eau limpide !

Glloq aux Tobago Cays. C'est clair !

Les Grenadines sont un ensemble d'îles qui s’étendent de l’île de Saint Vincent à celle de Grenade sur moins de 20 km du nord au sud.
Ces îles sont toutes posées sur un plateau de corail à moins 30 mètres de profondeur et constituent le spot touristique de la région.

Si vous voulez les voir d'en haut, on a réparé la carte de positionnement de Glloq qui est sur la colonne de droite de glloq.jandg.fr. Plus besoin du logiciel Flash Player pour nous voir d’en haut !
Ce sera plus facile pour suivre toute ces étapes. Car dans ce coin, on peut se déplacer facilement en bateau tous les jours pour changer de point de vue.

De Bequia, nous partons vers l’île Moustique, paradis des langoustes et des milliardaires (du moins, plutôt des milliardaires qui mangent des langoustes).
On s’arrête au le passage à l’île de Petit Nevis d’où on péchait la baleine il y a peu de temps encore. Il y a encore des ruines des installations qui servaient à dépecer la bête et faire fondre la graisse. Ti'Glloq nous emmène à terre pour visiter rapidement l’île avant de déjeuner.

La plage de petit Nevis

Bequia vue de Petit Nevis

Nos étapes sont si petites en ce moment (de quelques heures) qu’on s’arrête souvent mouiller le midi dans un endroit différent. A ce rythme, on sera bientôt rodé pour faire du charter dans les Antilles !

A Moustique, pas un seul Moustique ! Mais une jolie baie avec sable blanc et cocotiers. Vue imprenable sur le ravissant Basil’s bar où on ira boire un pot (mais pas manger car on a pas un budget suffisant !).

Le fameux Basil's bar de Moustique prisé pour ses concerts

Dès la tête sous l’eau, on est dans l'aquarium comme Bubulle : eaux limpides et poissonneuses.

L’accueil est assez froid mais fonctionnel. Le touriste n’est pas particulièrement souhaité ici sauf s’il descend à l’hôtel grand luxe de l'île. Pour bien le faire comprendre, une toute petite partie de l’île est ouverte à la promenade car le reste est constitué de propriétés privées (de Mike Jagger et autres célébrités), les bateaux ont obligation d’utiliser les bouées payantes et cinq fois plus chères qu’ailleurs (montant pour Glloq : 70 euros pour une nuit… avec deux nuits supplémentaires obligatoirement offertes !).

Ah ! La voile, c'est du sport... pour Tim !

On profite du frais de la matinée pour un petit saut vers Canouan et on mouille dans Charleston Bay une énorme baie avec seulement quelques bateaux. On prévoit d’aller à terre pour acheter quelques tomates mais on est à peine mouillé qu’un boat boys vient nous vendre ce dont on a besoin (ou plutôt : ce qu’on est prêt à acheter). Pour ce soir, ce sera des tomates et une papaye. Deux minutes plus tard un pêcheur passe et insiste pour nous vendre une langouste. Après une âpre négociation conduite par Gaëlle, nous voila avec une énorme langouste et tout le monde repart heureux : Un fair deal ! Tellement grosse, cette langouste, qu’on arrivera tout juste à la faire cuire dans notre cocotte !

Nos pêcheurs/livreurs de langoustes

Belle bête ! (je parle de la langouste...)

La même après un bain chaud ! 

La queue tenait juste dans l'assiette ! Miam !

On repart de Moustique vers le joyau des Tobago Cays : Un superbe site abrité derrière une barrière de corail en fer à cheval d’où on peut voir le lever du soleil (des mouillages de ce type sont assez rares : On en a pas fait depuis celui de la côte au vent de la Martinique).

'Un lieu magique' dit l'affiche : C'est pas faux ! 

Pendant qu’on progresse vers les Tobago, les eaux deviennent de plus en plus claires et on voit rapidement le fond en naviguant. En arrivant sur le site, on découvre un grand mouillage très abrité de la houle par plusieurs barrières de corail successives.

Une jolie couleur, non ?

Les Tobago Cays sont une réserve naturelle et abritent en particulier une réserve pour les tortues que nous sommes allés saluer le lendemain.

Le coin des tortues !


Une promeneuse chez les tortues !

On vous enverra une vidéo des fonds des Tobago dès qu'on aura une meilleure connexion Internet.

Dans la foulées, on grimpe sur la colline de Petit Bateau (un des 5 îlots de la réserve) et, de là, la vue est superbe : Que du bleu !

Les grimpeurs (en tongs)

Les îles de la partie centrale sont des îles coralliennes : Elles ont été formées par des massifs de coraux qui ont grossis progressivement et non par des mouvements volcaniques. D'où ce sable très blanc qui contribue aux eaux claires. Pour vous donner une idée : On voit le fond à 15 mètres et sous l’eau à 25 mètres

Le mouillage des Tobago Cays derrière la barrière de corail

Pour chercher un peu plus de confort que le mouillage en plein vent des Tobago Cays, on fait un passage éclair à Salt Whistle Bay sur Mayreau, l’île juste à côté.
Le lendemain matin, direction Union Island pour pouvoir faire nos formalités de sortie des Grenadines. Vu que la route est prévue courte, on passera le plus clair de la journée devant la plage toute blanche de Palm Island et à barboter dans l’eau claire autour de Glloq.

On traverse le petit kilomètre qui sépare Palm Island de Union Island pour mouiller pour la nuit.
Et nous voilà dès potron-minet à parcourir la ville ! Surtout pour faire le nécessaire pour notre ‘clearance’ de sortie du territoire de Saint Vincent et les Grenadines’ (La douane devant le mouillage et l’immigration à l’aéroport) mais aussi pour faire quelques courses de frais et boire un coup chez Captain Gourmet, une petit échoppe tenue par des français.


Ici ça manque de viande, mais ça manque pas de couleur !

En face de nous : Happy Island, une petite île totalement créée artificiellement sur le récif avec des coquilles de lambis (le coquillage local qu’on peut manger partout !). Elle grossit encore tous les ans ! On pourra finalement pas y prendre l’apéro car c’est fermé le midi. Ce sera pour notre passage au retour car la douane nous attirera surement dans ce port !

Happy island : Rien que le nom est joyeux !

Ce vendredi 13, nous le passons de douanes en douanes : A peine sortie de 'Saint Vincent et les Grenadines’, on se précipite vers Cariacou pour y faire notre entrée à Grenade… et les Grenadines (aussi !). Et oui, les Grenadines sont réparties administrativement entre les deux états de Saint Vincent et de Grenade!

Un petit mouillage devant la capitale de Cariacou pour faire les formalités et on est reparti vers Tyrell Bay, un grand mouillage abrité juste à côté !
Cariacou est une petite ile sympa qu’on visite ce jour de Saint Valentin et de préparation du carnaval qui aura lieu le lendemain.
Tyrell Bay est prolongée dans les terres par un méandre de mangrove qui sert d’abri à cyclone à la mauvaise saison. Notre Ti Glloq se balade entre les deux rives enchevêtrées de racines et sans aucun bateau (sauf quelques épaves) puisque c’est un lieu protégé de nidification des huîtres et qu’on ne peut y mouiller qu’en cas d’alerte cyclonique.
A propos d’huître, un huîtrier (qui n’était pas pie, pour les ornithologues) se pointe le soir près du bateau et nous propose quelque huîtres locales de la mangrove livrées et ouvertes devant nous ! C’est parti pour une entrée sympa et on ne rechigne pas à goûter les mets locaux. Quoique… sur ce coup, Gaëlle n’a pas testé l’huître plate locale mais elle avait tenté la langouste quelques jours avant.

Des huîtres plates de la baie livrées et ouvertes à couple de Glloq !

Notre dernière étape au sud est Grenade, une perle des Antilles (mais on a lu ça pour chaque île depuis qu’on se déplace au Antilles).
On part vers Grenade et la carte indique un fond de 1000 mètres : Ca y est ! On est sortis des Grenadines et du coup, on a le droit de pêcher. On se met donc en pêche… mais à 7 nœuds ça nous laisse que les poissons de course ! Et on en a pas croisés ! Ils devaient être occupés pour carnaval ! On verra à ralentir pour pêcher quand on aura vraiment faim… Na !

Sur la route, on fait prudemment le tour d’une zone interdite à la navigation du fait de risque sismiques : Ca nous rappelle que la terre est bien vivante ici et sous la mer aussi !

Un grand mouillage nous attend en face de Saint George’s, la capitale de Grenada (encore un état du Commonwealth). On mouille sur ce grand plateau à 5 mètres de fond et on effectue une petite virée à terre pour préparer la visite de la ville et de l'île. Il parait que la zone du sud est superbe.

Nous voilà partis pour la visite de l'île ! Et, promis, on vous fera un petit article. 
A bientôt. 

vendredi 6 février 2015

Vers les Grenadines...

GLLOQ est toujours en route vers le Sud, en préservant son équipage par des petites étapes de jour. 

Un coucher de soleil 'standard' ;-)

Nous sommes donc partis de la Martinique vers la première île au sud : Sainte Lucie (où on était déjà passé en décembre). La météo est clémente (12 noeuds de vent) et on traverse le canal de Sainte Lucie (le passage entre la Martinique et Saine Lucie) pour parcourir la côte sous le vent (celle à l’ouest) comme c'est l'habitude aux Antilles : On sait y privilégier la douceur et les rythmes lents à l'instar du reggae. Arrivés le midi après une traversée aussi rapide que confortable comme Glloq sait les distiller, on arrive dans la petite anse Cochon où un autre bateau nous tiendra compagnie pour la nuit. Elle sera plus calme que l'après-midi où des bateaux de plongée et de tourisme nous tournent autour à l'heure où les bons vivants font la sieste. 

Une petite étape encore le lendemain pour aller dans la baie de Soufrière sous les deux pitons qui sont l'emblème de Sainte Lucie (jusqu'à être représentés sur le drapeau national). 


Les deux pitons de Saint Lucie

Ca nous empêche pas de nous lever pour regarder les pêcheurs pêcher soit à la traîne, soit au filet (on a déjà parlé des casiers de leurs ravissants flotteurs !). Et quand on pêche au filet ici, on hésite à se mettre à l’eau pour rabattre les poissons à grands coup de claques sur l'eau, et aider à refermer le filet. Sachez, mesdames, que dans ce cas, le short de bain ne se porte qu'à l'extérieur de l'eau.

Bonne prise : Le filet semble lourd

Le rabattage se fait directement dans l'eau !

A peine partis de l'anse Cochon, on est déjà interpelé par un boat-boy qui veut se réserver notre clientèle pour notre arrivée à Soufrière ! On est quand même à près de 5 milles (10 km) de ce port !
Les boat-boys jouent aux Antilles le rôle des concierges dans les grands hôtels : Ils vous prennent en charge dès votre arrivée, vous mènent à un corps-mort et vous apportent tout ce que vous demandez. Bien sûr, c'est contre rémunération : Leur but est de faire payer au touriste le prix ‘métropole’ et le notre de payer le prix ‘local’. Ce qui peut correspondre à une marge qui doit avoisiner les 50% s'ils se débrouillent très bien sur la vente de produits locaux ou de prestations (taxi, poissons,…...). 
Le second boat-boy croisé –à mi-chemin - nous jurera que le premier l'avait appelé pour qu'il nous accompagne !! (Alors pourquoi nous intercepter à mi-chemin plutôt que nous attendre à l'arrivée ?? ;-) 
Le troisième sera le gagnant puisque qu'il nous aidera à nous amarrer à notre arrivée à une bouée proche de la ville. Pas d'ancre ici, c'est la bouée obligatoire car tout le sud de Sainte Lucie est une réserve naturelle et il est interdit de mouiller pour ne pas abimer les fonds marins.

Glloq au calme. Admirez le taud de soleil 'fait maison' ;-)

John, notre boat-boy, nous indiquera un bon resto avec wifi et nous trouvera un taxi pour les visites du lendemain (que nous avons décidées après un passage à l'office du tourisme). Tout cela pour un forfait dont on ne saura jamais si il était ‘honnête’ ou pas. 

John, 'notre' boat-boy

On profite donc de cette ville de Soufrière. Elle est installée dans le cratère du volcan qui forme tout le sud de Sainte Lucie. C’est une jolie bourgade aux maisons en bois et aux habitants sympathiques. On y mange pour 4 ou 5 euros et on y trouve même de la viande en paquet de moins de 5 kg congelé au supermarché !

Un quartier de Soufrière

Les maisons en bois de Soufrière. Pas peur du feu ?




L'’après-midi est calme et c’est l'occasion de prendre quelques photos de frégates. On vous les avait promises lors de notre mouillage sous l'ilet Frégate au vent de la Martinique. Voila donc la bête avec ses ailes caractéristiques qui ne sont pas sans rappeler la chauve souris ou plutôt l'avion Corsair F4U des Marines de la deuxième guerre mondiale (celui de Pappy Boyington !) : 

Un bel oiseau des iles


On démarre notre balade le lendemain matin au frais et elle nous mènera vers les sources sulfurées à flancs du volcan. Des sources d'eau bouillante laissent passer des jets de gaz soufrés (H2S pour les chimistes) et nous montrent que le volcan vit encore. De quoi nous dégager les narines. C'est un Colorado Provençal en formation et la lave est à seulement deux kilomètres sous le sol.

Y a de la vie sous la terre !

Pas question de partir sans faire notre bain de boue (celle qui coule des fameuses sources) !

Le soufre : De l’eau noire et des cascades ocres !

Pas trop noire pour un petit bain ?

Une trempette dans l’eau à 40°C (et oui, plus chaude que la mer qui est seulement à 30°C !), un enduis de boue, un séchage, un rinçage, un nouvelle enduis de boue plus fine, un rinçage complet et hop : 10 ans de moins (plusieurs locaux nous l'ont dit, alors ça doit être vrai !). 

La phase de séchage (juste avant le rajeunissement)
 
On essaiera d'y repasser en remontant vers le Nord, ça nous fera 40 ans de moins à nous deux. 

On termine de se délasser par une promenade dans le jardin botanique du coin.



 
On rentrera sur Glloq le soir, ramenés par John et on hérite de 4 pamplemousses qu'il offre à Gaëlle. Ca aura été une rencontre sympa. 

Départ vers les Grenadines à 6 heures du mat’ car on a décidé de passer devant Saint Vincent (loin de Singapour) sans s'arrêter et de descendre direct à Bequia l'île la plus au nord des Grenadines. Une navigation sympa avec du vent (même si on est resté à l'ouest de Saint Vincent) et peu de mer. A 17 heures, on mouille dans Admiralty Bay devant Port Elisabeth et on a enfin ‘le coeur Grenadines’. Les boat-boys sont moins collants quand on leur dit qu’on va mouiller et pas prendre de bouée !

Admiralty Bay vue de Port Elisabeth

Quelques brèves pour vous distraire : 

Lors de notre arrivée un photographe a shotté Glloq. Quelques belles photos qui devraient être accessible prochainement sur son site www.bequiaphotoaction.com

Un bateau de régate sur la plage devait avoir besoin d'un peu plus de toile (de voiles, quoi...). On dirait que la solution antillaise a été de rallonger le mât en aluminium avec... un bambou. Efficace mais original ! On envisage de monter une firme d'importation de bambou pour fournir les gréeurs en France. Ca devrait marcher !
Les preuves à l'appui :
La bête (avec 5 ceintures de trapèze)
On a pas vu la voile qui va avec...

Pour l'’anecdote, en testant notre feu à retournement (celui qui s'éclaire quand la bouée de sauvetage est à l'eau), on s'est rendu compte qu'on nous avait volé les piles !! Y a pu qu'à les remplacer et à faire gaffe à l'avenir ! Tant qu'on nous vole pas le moteur ou la grand voile…. 

Nous voilà arrivés au pays des eaux turquoises, des milliardaires et des langoustes (des pêcheurs nous en ont déjà proposé deux fois le temps qu'on traverse la baie). On a fait les formalités d'arrivée aux Douanes avec quelques sueurs ! Car on ‘a 'oublié' de faire notre entrée et notre sortie à Sainte Lucie et on a été obligé de faire les neuneus pour justifier du trou dans notre emploi du temps depuis le départ de Martinique ;-) 

Demain c’est l'île Moustique et après-demain les Tobago Cays ! Que du bleu dans un rayon de quelques kilomètres !