mardi 21 juillet 2015

La boucle est bouclée !

Ça y est ! On a bouclé notre tour de l'Atlantique. On est heureux et déjà un peu nostalgiques !


Glloq est au corps-mort à l'île aux Moines chargé de litres de rhum et de tonnes de souvenirs. 

On vous embrasse tous et à très bientôt pour les partager avec vous !

Jacques et Gaëlle de Glloq

samedi 18 juillet 2015

Des mythiques au mythique

L’Irlande est réputée pour son climat : Eclaircies passagères entre les averses et températures estivales dépassant souvent 13°C. Elle nous a accueillit en respectant ses habitudes météorologiques pendant que les quelques jours où nous y étions et après deux jolies randonnées sous la pluie (Et oui ! On allait pas lâcher le morceau pour quelques gouttes !), on l’a quittée sous le soleil !
Même si le soleil n’est pas son fort, nous sommes très contents de notre séjour sur le ‘Wild Atlantic Way’, la côte sud-ouest exposée à l’Atlantique. L’accueil des Irlandais est toujours génial et cet endroit est superbe ! Les dégradés de vert semblaient plus marqués lors de notre voyage à moto il y a quelques années, mais on avait eu du soleil.
Bon assez geint sur la pluie, on pense aussi à ceux qui sont sous la canicule en France métropolitaine et on les plaint (pas vrai, on les envie) !

Bienvenue en verte Irlande

On quitte Glengarriff dans la baie de Bantry et en route vers Schull sur la côte sud !
Mais sur la route on décide de faire un détour par le FASTNET, ce phare sur un petit rocher dans une mer réputée pour son peu de tendresse !

Oh, inquiétant Fastnet !
Nous ne mouillerons pas ici !

Ce rocher est mythique pour les voileux : le point de passage de tant de courses dont la célèbre Fastnet race crée en 1925 Cowes-Plymouth via le Fastnet, mais aussi la Mini Fasnet ou la solitaire du Figaro. Glloq ne pouvait pas passer dans coin sans en faire le tour. On va donc empanner au sud du Fasnet avant de faire route vers la Baie de Long Island (non, c’est pas la Long Island de New York, c’est l’Hermione qui est là-bas, pas Glloq !) et le port de Schull.

Immémorable passage du Fastnet !

Schull est un mignon petit port de pêche dans une grande baie bien abritée derrière un chapelet d’îles.
Un des jolis mouillages d'Irlande...
...qui se dévoile à marée basse pour aller à pied sur les îles de la baie

Il y a surement là-bas un pub pour nous accueillir. Ou sinon, c’est qu’on est plus en Irlande !
On profite donc de la chaleur des pubs et de leur délicieux mijotés de bœuf à la Guiness (l’Irish stew), de leurs délicieuses bières et de l’accueil des Irlandais. Un peu de logistique pour pas trop se mouiller lors des allers-retours dans Ti Glloq et on fait contre mauvaise fortune bon cœur.

Vu qu’on semble faire la promenade des naufrageurs, on part d’Irlande, terre de naufrageurs, vers les îles Scilly à la pointe sud ouest de la Grande Bretagne, terre de naufrageurs. On fera attention à différentier les feux sur la plage des phares (mais notre GPS devrait bien nous aider dans cette tâche !).

Départ sous le soleil, juste un peu de fraîcheur !

Les Scilly, c’est un groupe d’îles rudes et belles, balayées par le vent et attachées à une eau turquoise.

On s'y baignerait ! (et ils s'y baignent !) 
Scilly : landes et turquoise
Des palmiers, mais pas de cocotiers !

Et qui qu’on rencontre aux Scilly : Jean Marie et Didier  à bord d’Avel Braz ! C’est pas vraiment un hasard car le rendez-vous entre Glloq - en route vers la France - et Avel Braz - en route vers l’Irlande – est un peu prémédité. On espérait bien ce rendez-vous qui est une autre manière de boucler la boucle puisque qu’on était avec Avel Braz aux Scilly pour notre croisière de rodage/fiabilisation de Glloq en septembre de l’année passée.

Glloq et Avel Braz au mouillage de St May's : trouvez les !
St Mary's coté vielle ville 
Le soleil nous attend et on prendra le temps de visiter l’île de St Mary’s, de regarder le fond de la mer à travers ses eaux limpides et de boire quelques bières au Mermaid, LE pub des Scilly où tout marin se doit d’être passé. Une légende dirait même qu’il faudrait pour ‘valider’ son expérience de marin être passés par 3 bars : Chez Peter aux Açores, le Mermaid aux Scilly et Ti Beudeff à Groix ! Jacques est passé dans les trois, Gaëlle que dans deux, il va donc falloir repartir !!!

Départ de la Grande Bretagne vers la ‘Petite’ Bretagne.

Nos compagnons de voyage toujours présents pour notre dernière grande nav'

Le faible vent ou plutôt notre optimisme sur le temps de parcours lié à notre heure de départ tardive, ne nous permettra pas d’arriver à la pointe de Bretagne à une heure descente. Et quitte à passer une parie de la seconde nuit en mer (et aussi pour des raisons de marées sur le Raz de Sein), on décide de ne pas s’arrêter à la presqu’île de Crozon et de continuer notre route vers l’est pour atteindre… une terre de naufrageurs : les îles de Glenan, en face de Concarneau.
Il serait impossible de compter le nombre d’épave qui jalonnent la côte de nos trois dernières étapes.

La faible relief des Glénan : piège à bateaux (avant le GPS bien sûr) 

Après une quarantaine d’heures de navigation pendant laquelle on passera notre 11111ème mille (une broutille), Glloq est au mouillage de la Pie et le temps se met au beau dans l’après midi ! On a essayé de faire un maximum de voile malgré le peu de vent mais on finira par trois heures de moteur dans la pétole. La récompense étant la douche chaude à l’arrivée (le chauffe-eau de Glloq utilise la chaleur du moteur).

L’équipage se fait dorer en regardant le paysage se métamorphoser avec l’effet de la marée (des îles disparaissent, des plages se rejoignent, des reflets sur l’eau changent avec le courant, …)

Que d’endroits mythiques pour finir notre périple, le Fastnet, le Mermaid aux Scilly et les îles de Glenan ! Belle brochette !

Il nous reste que quelques dizaines de milles et quelques jours avant de tourner cette page. On y pense mais on en parle pas ! On profite à fond de nos dernières heures avec Glloq.

lundi 6 juillet 2015

La dernière grande route

Partis des Açores vers l’Irlande pour 1100 milles (2000 km), on reprend le train-train des quarts : 12 heures de quarts de nuit (même si il fait pas nuit !!) séparés en 4 fois 3 heures : On démarre vers 21 ou 22h après dîner et l’un dort dans notre cabine pendant que l’autre effectue son quart dans le carré. Il y fait tout ce qu’il veut (lire, regarder un film, préparer les prochaines étapes, étudier la météo, chercher à résoudre des problème du type ‘Pamela va sauver le noyé’ et même dormir) pourvu qu’à intervalle régulier de 20 à 30 minutes selon la situation, il vérifie l’environnement (pas de bateau autour ou en route de collision !) et le bon fonctionnement du bateau (changement du vent, réglage des voiles, charge de la batterie, bon fonctionnement de l’hydrogénérateur,…).

On vous a fait un petit film pour vous montrer les conditions :



Mais avant de vous raconter la traversée, on va vous parler de l’arrivée en Irlande !
A quelques heures de notre arrivée, une vedette des Douanes s’approche de Glloq alors qu’on avance bien dans une vingtaine de nœuds de vent et de belles vagues par moment.

Deux vedettes sur la photo. Trouvez les !

La vedette des Douanes ayant suivi Glloq un petit moment, un douanier prend contact par radio et nous pose quelques questions puis nous dit… qu’il va nous envoyer des gens à bord dans les 10 minutes !!
Alors, on les a attendus, excités comme des gamins qui attendent le numéro de cirque !
Et ils sont arrivés : Ejection d’un pneumatique par l’arrière de la vedette rapide, puis approche de Glloq sous le vent, appui (fort !) du pneumatique sur le côté de Glloq pendant que deux gars en habit étanche grimpent à bord en évitant la bôme. Pas mal ! Mais on aimerait bien revoir le numéro avec une mer un peu plus formée ou vers un bateau à moteur.
On les accueille en applaudissant et en les félicitant pour cet abordage ! Ca les fait rire !

Première phrase : ‘Welcome in Ireland’
On se doutait bien que c’est pour nous accueillir qu’ils avaient fait tout ça. Mais, chose bizarre, ils ont pas de panier cadeau avec une Guinness et une écharpe avec un trèfle !
On discutera bon enfant dans le cockpit avant de les accompagner pour une visite de l’intérieur de Glloq (et même de l’intérieur de quelques sacs !). On final, la manière de mener l’interrogatoire dans la bonne humeur, nous a fait passé un moment sympa et ils ont eu les réponses à leurs quelques questions de base (Etes-vous allés en Jamaïque ou en Amérique du sud ? Est-ce que vous prévoyez de déposer un colis en Irlande ? Mais – Bon Dieu – où est donc la came ? etc…).
Après une heure, on les a laissé partir en demandant leur participation à notre collection de photos de Douaniers (on vous met les deux, Glloq a pas pu prendre la photo avec nous 4).



On les observe remonter le canot à l’arrière de la vedette après avoir fait de nombreux cercles (certainement pour trouver un moment et une orientation convenable).





On s’est fait un petit film après leur départ :



En tournant la tête, on découvre la côte de l’Irlande. C’est la baie de Bantry qui s’ouvre à nous et tout au fond de cette baie, le mouillage de Glengarriff vers lequel on se dirige au près bon plein dans 20 bons nœuds de vent.

On a déclaré quelques kilos de thon à la Douane. Mais visiblement ce n’est pas ce qu’ils cherchaient.
Car on a pêché du thon !

Il faut dire qu’on a peu pêché puisque on traîne en permanence notre hydrogénérateur. Il nous garantit des batteries à 100% presque tout le temps mais s’emmêlerait avec la ligne de pêche !
Un matin, le vent était totalement tombé et nous avions donc mis le moteur (plutôt qu’attendre en se faisant ballotter par les vagues). C’était l’occasion et pêcher. Aussi dit, aussi tôt fait : On remonte l’hydro et on envoie la ligne. Rien jusqu’au soir ! On remballe et on attaque les quarts.
Le lendemain, Jacques remet la ligne au lever du soleil (en se rappelant du blog de Cody l’Aventurier qui écrivait que c’était le bon moment). Moins d’une heure après, branle-bas de combat, ça a mordu.
On enroule le génois immédiatement et on lofe un peu pour ralentir le bateau, puis on remonte progressivement la bête. C’est un thon de 80 cm et d’une petite dizaine de kilos. Un ‘thon obèse’ (Thunnus obesus / Bigeye tuna) d’après nos études !

Youpi ! Ca mort !
Belle prise !
On a réussi à prendre un thon malgré la concurrence des masses de pêcheurs concentrés à quelques milles de nous. Preuve à l'appui avec l'écran du GPS.

43 bateaux dans un rayon de 5 milles ! Ca pêche fort !

Un petit coup de rhum pour le thon (anesthésie à l’ancienne), quelques heures d’attente, et Glloq est transformé en poissonnerie pour extraire de beaux filets de thon (peut-être 6 kilos).

Tête de thon... Toi même !
Ca c'est du beau filet !
Il reste plus qu’à l’accommoder. Sashimi et thon grillé dès le midi, acras de thon le soir et après on commence à chercher de l’originalité !
A ce jour, il nous reste quelques kilos et on a fait :
Sashimis (thon cru)
Thon grillé
Thon pané à la moutarde, sauce tomate
Thon poêlé mariné au citron
Salade de thon et riz
Rillettes de thon (on en a encore un grand bol plein)
Acras de thon (encore des restes de pâte à faire frire)
Tartinable de Thon à l’huile, tomates confites et aux épices, genre Belle Iloise (encore un grand pot)
Involtini de thon au bacon

Le thon, c'est bon !
On a encore prévu :
Pizza au thon
Thon mariné au rhum/menthe/citron
Hachis thon-parmentier

N’hésitez pas à faire vos propositions. On prend tout !

Cette fois et grâce l’Iridium (tél satellite), on est en contact avec des copains qui traversent en même temps que nous. En particulier Katyna et Atalama. On échange régulièrement nos positions et des nouvelles. En plus des échanges avec vous via le blog, ça nous relie aux autres.

Pour cette navigation, Gaëlle a préparé avant le départ quelques plats préparés (plats complets ou sauces) qui facilitent beaucoup la cuisine même quand l’instabilité de Glloq rend la cuisine délicate.

Jacques a arrêté de chercher à quel endroit Pamela devait entrer dans l’eau pour sauver son nageur (voir dans un article précédent). Après interrogation du grand Google, il s’avère qu’il n’y a pas de solution ! Ces longues heures de réflexion et de calcul auront tout de même permis à Jacques de redémontrer quelques propriétés sur les angles utilisées pour les calculs de réfraction de la lumière… entres autres ! Il va falloir lui trouver une autre énigme pour lui occuper l’esprit en plus de l’étude de la météo et de ses options !
En attendant, il s’occupe à faire des projets de logos pour des T Shirts.

Version en cours... 

Quand à Gaëlle, elle continue ses lectures pas le moins du monde indisposée par les mouvements de Glloq. Trois volumes de 600 pages sur la vie de Gengis Kahn pour commencer et elle puise encore dans les centaines de livres électroniques que nous avons emmenés !

Du point de vue de la météo, cette route des Açores à l’Irlande longe par l’est la route des dépressions qui se créent à l’ouest de l’océan atlantique et vont mourir vers l’Islande. Chaque dépression qui passe apporte du vent de sud-ouest (qui nous pousse dans le bon sens ! Youpi !). Ce vent est plus ou moins fort en fonction de la distance à laquelle passe la dépression et de sa force.
L’exercice consiste donc à être suffisamment à l’ouest pour avoir du vent (car trop à l’est, il y a de beaux anticyclones qui apportent le grand soleil qu’il y a eu en France ces dernières semaines) et pas trop à l’ouest pour pas être dans la tempête. Tout cela en évitant de faire trop de zigzags inutiles et en gardant une orientation du bateau avec le vent qui le garde confortable (pas trop de roulis et pas trop de gite autant que possible !).
Et pour résoudre tout ça, on dispose des données récupérées via le téléphone satellite : les prévisions de vents par zone toutes les 3 heures et pour les carrés de 100kmx100km qu’on a choisis, les cartes météo émises par les météorologistes américains (NOAA) et anglais.
Voila ! Vous avez toutes les données du problème !

Pour nous, le résultat est la route suivante :


On a au final effectué 1207 milles (pour 1070 en route directe) en 8 jours 20 heures. Ca nous fait une moyenne de 5,7 nœuds et on a utilisé le moteur pendant 21 heures (sur deux périodes de calmes et les manœuvres de port). On est plutôt contents du résultat.

Glloq s’est encore très bien comporté : Aucune panne ni surprise, il a bien marché même dans les petits airs, nos générateurs d’électricités ont super bien produit (éolienne et hydrogénérateur, même si ce dernier nous fait surement perdre 0,5 noeuds).

Il se repose au mouillage à Glengarriff (fort bien abrité même si ici, étrangement, l’eau monte et descend plusieurs fois par jour ;-) ). Et nous, on est allé boire une Guinness au pub.

Le paisible mouillage de Glengarriff
Vue sur les montagnes depuis Glloq
Tant de route pour une Guinness !
L’Irlande est toujours aussi belle et les irlandais aussi accueillant. On est très contents d’être ici même si… ça manque de canicule !
Il fait peut-être pas très chaud mais suffisamment beau pour manger des glaces et faire des ballades dans les vertes forêts.

Le gros modèle n'était pas en vente !
Des sapins et des montagnes… ça manque de cocotiers !
Que de mousses ! On dirait l’île de Flores !

A bientôt pour une prochaine étape en Irlande avant notre route vers les Sorlingues.

dimanche 5 juillet 2015

Les Açores centrales : Sao Jorge et Terceira

L’Irlande est superbe mais revenons un peu en arrière pour vous dire un mot sur les Açores : les îles Sao Jorge et Terceira.

D’abord Sao Jorge que nous avons atteint rapidement à partir Horta (environ 20 milles).

Notre parcours entre les îles centrales des Açores

Soa Jorge contraste avec Pico qui est juste en face d’elle : Pico est un volcan dressé vers le ciel et de forme presque ronde (pour la partie élevée de l’île) alors que Sao Jorge est une île en longueur avec une crête rocheuse qui sépare la côte nord de la côte sud sur toute sa longueur.
Peut-être est-ce la colonne vertébrale du dragon de saint Georges qui dormirait ?

Un dragon dans son bain sur la place centrale

Une particularité de Sao Jorge réside dans ses côtes. L’île est totalement entourée de hautes falaises ! A quelques endroits seulement, la nature a réservé des accès : les fajas. Il s’agit de brèches dans la falaise créés lors de glissements de terrain pendant des tremblements de terre.

La faja da Caldeira de Santo Cristo

Glloq est installé dans le petit port de Velas où l’accueil par José, le capitaine de port, est on ne peut plus sympathique.

Glloq face à Atalama et Meltem dans la petite marina de Velas

A peine amarrés dans cette jolie marina de Velas, José nous présente rapidement l’île et nous indique que, le soir même, il y aura à Velas une fête de quartier dans la rue en ville avec musique, fromage et vin offert à tous. Quel accueil pour Glloq ! Sa réputation a du le précéder ;-)
Il faut vous dire que la grande spécialité de Sao Jorge est le fromage, c’est une île à prairies et à vaches. Jacques va pas rater cette occasion de goûter les fromages locaux (tellement bon ! On en a encore plein dans le frigo !).

Le fromage de Sao Jorge avec du pain à la farine de maïs : A se damner ! 

Cette fête était vraiment sympa. A Velas, en été, les quartiers font à tour de rôle des fêtes où tout le monde est invité et où on sert du vin des Açores et du formage de Sao Jorge accompagné de brioche. Empilés sur un plateau, les bouts de fromage en libre service (désolé, on a pas pris de photo !) ont chacun une taille qui approche la part d’emmental qu’on achète au marché !! Sur le retour de cette fête, où on est allé avec nos amis d’Atalama (arrivés aux aussi à la marina quelques heures après nous), on se rendra compte qu’il y a aussi de délicieuses petites brochettes à un autre endroit.

On ne fera qu’une randonnée à Sao Jorge. Faute de temps, car on aimerait prendre le temps de voir d’autres endroits de l’archipel.
Elle nous fera découvrir quelques Fajas de la côte sud. Une journée très sympa avec Corina et Eric d’Atamala.
On se rend au départ en bus local (vers Calheta l’autre grande ville de l’île, avec Velas). Etrangement, presque uniquement des femmes prennent ce bus ! On comprend mieux quand le bus se vide d’un coup en arrivant à la conserverie de poisson de Calheta.
Un taxi nous monte sur la crête pour attaquer cette rando toute en descente. Départ dans le brouillard (Tiens ! Ca rappelle Flores !) et descente progressive vers la mer au milieu de la végétation et des hortensias.

La visibilité en altitude nous rappelle une rando à Flores ! 

Tout à coup le paysage se dégage et on aperçoit rapidement la Faja da Caldeira de Santo Cristo : Une langue de terre qui glisse de la falaise jusque à la mer et se termine par zone plate abritant un village au milieu des petites lagunes. La rando était superbe. Le sentier nous mène par la côté jusqu’à la faja Dos Cubres à l’ouest. Il permet aux habitants d’accéder en quad au reste de l’île.
Mais quelques photos valent mieux qu’on long discours.

Arrivée sous les nuages, on voit la mer
Des maisons très isolées du reste de l’île
Le chemin côtier emprunté par les quads

L'eau est toujours limpide

La faja dos Cubres : Fin de la rando !

Une fois qu’on est en bas… il faut remonter ! On essaie le stop en se séparant en deux groupes de deux et c’est finalement un bus de randonneurs français (qu’on avait croisé sur le chemin) qui nous prendra quelques minutes après et nous ramènera directement à Velas.

On aurait aimé mieux visiter cette île mais on voudrait avoir du temps à passer à Terceira ! Alors, quelques courses de charcuterie locale (on y retrouve beaucoup de produis traditionnel portugais même produit localement) et surtout de fromage, et on est partis vers Terceira.

José nous prend en photo au départ et c’est parti pour une cinquantaine de milles.

On part vers Terceira

Le vent oscille entre 4 à 10 nœuds mais Glloq, comme à son habitude, s’en tire très bien et nous y mène à 4,8 nœuds de moyenne sans avoir à faire tourner notre bruyant moteur. (à l’arrivée, on comprendra que d’autres ont fait un autre choix qui explique pourquoi Jacques se demandait comment tous ces voiliers qui nous entouraient pouvaient être aussi performants dans ce petit temps !)

On guette les baleines sur cette eau presque plate mais sans succès !
A propos de baleines, cet animal est bien sur omniprésent sur les îles puisque ça a été pendant longtemps la principale ressource de l’archipel. On en voit des traces partout : des sculptures dans les rues, des vestiges de cette industrie qui extrayait la graisse de cachalot, des gravures sur les timbres ou sur des dents de cachalots.

Tiens une baleine qui traverse un mur !
Tiens, un cachalot dans la rue ! 
Tiens, un joueur de guitare sur... un timbre

Mais d’où viennent ces baleines ? On a trouvé ! Ils les fabriquent localement… preuve à l’appui !

Evidemment... si ils les fabriquent... y en a beaucoup :-)
(Ok ! On a peut-être fait une erreur en traduisant du portugais !)


Terceira, tient son nom de ‘Mardi’ (Terça-feira en portugais, le troisième jour de la semaine) car... elle a été découverte un mardi ! Un manque d’imagination compréhensible pour des explorateurs qui découvrent une île chaque jour et on déjà utilisé tous les saints du calendrier.

On abordera à Angra do Heroismo, ville classée par l’Unesco comme patrimoine de l’humanité et qui nous propose une joli marina pour laisser Glloq pendant nos balades.

La marina d'Angra, en plein centre-ville bien sur !
Surprise : Quand on arrive, on découvre que débute le lendemain le festival de la St Jean ! Dix jours de fête : Un défilé chaque soir dans les rues principales, de la vie dans la rue avec grillades et sandwich partout et même des lâchers de taureaux dans les rues pour permettre aux locaux de jouer au torero !

Si tu veux voir les défilés assis, réserve ta place !

Une reine sur son char puis...

LA Reine sur son char ! 

La ville d’Angra est très jolie. Le centre est constitué de maisons anciennes et de belles bâtisses souvenir des temps de prospérité où l'or des incas ramené par les portugais transitait ici puis de la prospérité de la pêche à la baleine. On a aimé y flâner.

La cathédrale d'Angra

Mais on ne peut passer à Terceira sans aller voir les grottes au centre de l’île. Ces grottes sont formées par le retrait de la lave liquide ou l’érosion d’une lave ‘légère’ après les éruptions des grands volcans du centre.
On a visité deux grottes avec Jean et Cathy du bateau Katyna (qui à fait le retour vers l’Europe en même temps que nous et doit être aux Glénan à l’heure où on écrit).
De jolies couleurs et une impression étrange de marcher sur un sol de lave solidifiée mais qui a gardé les traces de son écoulement.

La lave solidifié dans la cheminée du volcan

Une petite rando à Biscoitos (avec le bus local cette fois) nous fera découvrir les vignes dans la terre de lave (d’où les noms des vins locaux Magma ou Terra de lava). Une manière d’entourer les ceps de vigne, répartis par carrés de 9, avec ces pierres noires qui protègent les sols mais surtout restituent le soir la chaleur du soleil de la journée pour aider les raisins à mûrir.

Chaque cep dans son trou et les vignes donneront du bon vin !

Sacré travail d'empilage !
Mais Biscoitos, c’est aussi cette côte à la pierre volcanique très légère et qui ressemblerait à de la biscotte (d’où le nom du village). On a pas goûté, mais je pense pas qu’elle ait un goût de biscotte !

La côte volcanique de Biscoitos

Cette côte crée des bassins à l’eau très calme et les habitant ont ajouté des aménagement pour faciliter l’accès à ces piscines naturelles. On peut donc y accéder avec des échelles de bain, s’y baigner sous la surveillance d’un maître nageur et même se faire bronzer entre deux bains. Un doigt de pied plongé nous a confirmé que l’eau n’était plus à 30°C et on restera au sec le temps de se refaire à l’idée que le bain de mer n’a pas toujours la température de la baignoire !

Une plage... mais pas de sable !

De passage pendant les fêtes de la Saint Jean, on s’est offert une corrida portugaise. Pas de mise à mort à la fin mais un travail impressionnant de maîtrise du taureau à mains nues par un groupe d’une dizaine d’hommes.
On vous laisse apprécier la prouesse. Nous on était mieux dans les gradins !


Le torero est à cheval et on assiste à un spectacle très gracieux qui allie la finesse du déplacement du cheval (où le cavalier ne fait qu’un avec son cheval) et la connaissance du comportement du taureau. Le but étant d’être au plus près du taureau sans se faire toucher.
Ca m’a rappelé les gens qui jouent avec l’instinct de chasse de leur chien ou leur chat en les faisant courir à gauche et à droite en jetant des balles. Sauf que le chat fait 500 kilos !

Tour d'arène pour recevoir les saluts, fleurs et chapeaux

La veille de notre départ, nous allons assister à un lâcher de taureaux dans les rues d’Angra.
Un quartier de la ville est fermé par des camions, des planches et des palettes et quand tout le monde est installé, on y lâche une dizaine de taureaux.

Ces gentilles bêbêtes sont un peu perdues et on tendance à parcourir leur territoire en trottinant mais il ne faut pas gêner leur passage sinon c’est la charge assurée. Et justement, le petit jeu est de les faire charger !

Oups ! Maintenant, 'faut gérer ! 

Un îlien nous avait prévenu qu'il y aurait des hommes en kilt... mais pourquoi ? 

Nous, on a pas joué ! On était tranquillement installé sur une poubelle (... de carton recyclé ! Ça évite l’odeur !).

Joli piédestal, non !

Placé juste à côté du Land Rover qui serait à évacuer les blessés, on les voyait intervenir environ toutes les 10 minutes. Pas d’encornage (pour ce qu’on a vu) mais d’impressionnants vol planés (c’est pas très lourd un gars, même costaud, quand un taureau de 400 ou 500 kg l’attrape et relève la tête !)

L'ambulance et ses infirmiers
Chaque joueur qui a perdu attire un attroupement avec l'ambulance

Un spectacle inhabituel pour lequel on avait retardé notre départ de quelques heures.
On est le 24 juin, le créneau météo est bon pour partir avec un vent de sud-ouest assez durable. Alors, on avale de la viande rôtie (miam !), une bière, on achète quelques bouteilles de vin local, on paie la marina et c’est parti pour l’Irlande. 1100 milles, plus de 2000 km dans une météo un peu plus changeante que la traversée avec les alizées.

On vous enverra un nouvel article pour vous raconter notre traversée, la pêche au thon et notre arrivée en Irlande.